Comment j’accompagne les parents et les familles ?

 
 

Le soutien à la parentalité, qu’est-ce que c’est ?

Comment je le pense ?

Le concept de parentalité est apparu assez récemment et son usage s’est considérablement accentué depuis le début des années 2000. Ce terme de parentalité a une définition dans le dictionnaire qui est :

La fonction de parent, notamment sur les plans juridique, socioculturel et moral.

Ceci étant dit, je pense que vous n’êtes pas beaucoup plus avancé.e.

Les concepts de parentalité et d’éducation sont très régulièrement associés aux adjectifs positif et bienveillant.

Régulièrement et donc assez naturellement, des parents et des professionnels me demandent quelle approche et quels outils j’utilise.
Au vu de la récurrence de ces questions de parents et professionnels curieux 😊, j’ai envie de poser là ma réponse !
Je n’utilise pas de méthode spécifique ni ne suis un unique courant de pensée.
Je vous épargnerai un catalogue exhaustif des outils que j’utilise dont le nombre s’étoffe presque chaque jour.
Réfléchir à sa parentalité et son éducation provoque de fait un mouvement, un décalage.

La réflexion produit aussi un effet domino insoupçonné :

  • revoir l’éducation que nous avons reçue et la critiquer,

  • recevoir les critiques (plus ou moins agréables) de son entourage et de ses proches même sans leur demander leur avis,

  • amener des tensions au sein du couple,

  • se sentir différent.e de son entourage dans sa façon d’appréhender les choses,

  • connaître des loupés et se faire entendre dire : « tu vois ça marche pas tes trucs d’éducation machin » (…).

Le manque de repères, le besoin de sécurité, la fatigue engendrée par le stress, l’isolement social et l’éloignement des familles, les injonctions sociétales si fortes et souvent paradoxales (…) poussent à rêver d’une méthode miracle et à se lancer à la quête de ce graal.

Une approche différenciante

Ma pratique quotidienne et les accompagnements sont pensés POUR et AVEC les personnes, les familles. Je ne plaque pas de méthode, je ne souhaite pas m’enfermer dans une pensée unique au risque d’être dogmatique, je module mes outils et j’en acquiers des nouveaux, je m’appuie sur les ressources, les compétences, les besoins de chacun, les situations singulières.

En pratique, je travaille avec l’ensemble du système familial autour des émotions, du vivre ensemble, de la communication, des dépendances et des mises en danger, des questions d’enfance et d’adolescence, de la coparentalité, du stress et de l’anxiété, de l’accompagnement vers l’autonomie, de l’orientation, de l’organisation (…).
Je ne suis ni pour l’éducation positive, l’éducation bienveillante, la pédagogie montessori, la discipline positive, la méthode Faber et Mazlich (…) mais je ne suis pas non plus contre !
Je ne me situe pas en opposition, en comparaison. Je perçois des limites et des intérêts certains à chacune de ces approches. Je m’en approprie même certains outils.
Je me situe en ouverture pour accueillir tout l’indicible, les mots que beaucoup s’interdisent de dire tant ils se sentent honteux.

Lorsque la culpabilité rime avec un sentiment d’incompétence

culpabilité-parentale

Pour beaucoup de parents, la marche est trop haute et pour le coup, eux se mettent en opposition. Leurs repères sont tellement éloignés de ces courants de pensée que cela peut même générer des tensions internes fortes et potentiellement du rejet.

J’ai entendu souvent de la remise en question, du doute de soi, de la honte car « après avoir lu tous ces livres, écouté des conférences, regardé des vidéos, voire parfois participé à des ateliers, rien n’a changé » dans leur quotidien.
Enfin si, l’estime de soi s’en est vue amoindrie et la petite voix de la culpabilité omniprésente !

Bien sûr quelques prises de conscience aussi mais difficile de les faire suivre du passage à l’action, de la concrétisation dans la « vraie vie » comme on dit.

Parce que la parentalité, l’éducation sont des sujets qui viennent remuer chacun de nous si fort, nous brasser et dont les frontières sont bien au-delà de celles que l’on s’imagine au départ.

Le discours ambiant avec la récurrence du positif et du bienveillant, peut générer du stress, être vécu violemment et agacer aussi parfois.
Je pense nécessaire d’aller vers toutes ces familles en souffrance en les rejoignant là où elles en sont.

Comment je fais et pour quoi ?

Lorsqu’une famille m’accueille à son domicile la première fois (à distance ou pas d’ailleurs), nous nous connaissons déjà un peu.
Nous avons eu un échange préalable qui a permis une première mise en mots et un dialogue s’amorce.
La première rencontre permet à chacun, s’il le souhaite, de dire avec ses mots son point de vue de ce qui fait problème. Ma place est celle, notamment, de sécuriser les échanges familiaux en posant explicitement les bases d’un échange respectueux de chacun.

Mon accompagnement est surtout une question de posture :

  • Non-jugement : je mets de côté, je suspends mes propres jugements le temps de l’accompagnement

  • Écoute active : avec mon expérience, mon expertise, j’écoute et j’entends les personnes

  • Aller au rythme de chacun et de la famille

  • Adaptabilité : je m’adapte au contexte de vie, au moment, à la culture, aux besoins. Je prends en compte qui vous êtes et je valorise vos compétences

  • Autonomie de pensée : je ne fais jamais à la place, je ne viens jamais faire autorité en lieu et place du parent.

Alors bien sûr j’utilise des supports, des médias pour faciliter l’instauration de la relation de confiance, pour produire le changement attendu : que la tempête familiale se calme.

Mon accompagnement a pour objectif d’aider les parents à être les parents qu’ils ont envie d’être.

Mon autre moteur est que l’accompagnement amène vers la déculpabilisation et la responsabilisation, davantage de flexibilité et de détente et ceci pour chacun des membres du système familial.

Il ne s’agit pas de plaquer un modèle tout fait qui ne va pas résonner. Parce que comme je le dis souvent, personne ne va tenir les décisions prises, les limites posées à votre place.
Personne d’autre que vous ne portera et n’incarnera mieux vos valeurs dans le quotidien.

Vous l’aurez compris mon accompagnement est personnalisé et se décline singulièrement à chaque fois. Et c’est à chaque rencontre avec la famille que j’adapte mon travail en fonction de l’état des personnes, de leurs besoins du moment. Nous évaluons ensemble très régulièrement pour ajuster au plus près.

apaisement famille

Conclusion

Donc voilà ma réponse à la question de départ :

Depuis plus de 15 ans, j’ai rencontré des centaines de parents, de familles.

Avec une posture de non-jugement, j’ai écouté la violence qu’ils ressentaient parfois et dont ils avaient besoin de se libérer, j’ai vécu avec eux des situations très difficiles et périlleuses, j’ai écouté leurs histoires et nous avons ouvert ensemble leurs valises d’enfant, j’ai entendu des pleurs et des cris, j’ai soutenu les parents qui s’effondrent d’épuisement, j’ai vu des bras abattus et des mains se lever et j’ai vu surtout de l’amour.

Des centaines d’histoires singulières avec un souhait commun : sortir de l’impasse, calmer la tempête relationnelle et vivre un quotidien plus apaisé, plus harmonieux.

Précédent
Précédent

Addictions, et l’entourage dans tout ça ?

Suivant
Suivant

Séparation conjugale et parentalité : Devenir des ex et rester des parents !