Séparation conjugale et parentalité : Devenir des ex et rester des parents !

 
 

Les ex-conjoints ne deviennent pas des ex-parents

La décision est prise, vous vous séparez. C’est FINI !

Après plusieurs (voire nombreuses) années de vie commune, la séparation est inévitable.

Alors comment pouvez-vous faire, malgré ce sentiment d’échec, pour « réussir » votre séparation et préserver vos enfants ?

Généralement le projet de fonder une famille était commun. Et même si l’amour conjugal s’est étiolé et que la vie commune n’est plus possible, vous demeurez toujours les parents de vos enfants.

Que vous le souhaitiez ou non…

Les conjoints deviennent des ex-conjoints mais quid de la casquette parentale ?! Les ex-conjoints ne deviennent pas des ex-parents !

Se faire accompagner pour se séparer ?

Avant de créer mon activité indépendante, j’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans le domaine du soutien à la parentalité.

J’ai accompagné de nombreuses situations de séparation souvent douloureuses, difficiles, conflictuelles (…) dans lesquelles les enfants étaient les grands oubliés ou devenaient au contraire l’enjeu (et parfois les objets) de conflits.

Alors, j’annonce d’emblée que si vous cherchez une solution toute faite, la déception est assurée car il N’existe PAS de recette magique ou de guide de la séparation idéale car cette étape de vie est SINGULIÈRE et résonne bien différemment pour chacun.

Cependant, je propose de vous délivrer quelques astuces et pièges à éviter.

Quelques conseils pour préparer sa séparation

Comme vous avez pu, vous avez annoncé aux enfants, à vos familles, à votre entourage que vous vous séparez.

Cette étape n’est déjà pas simple et j’y reviendrai très vite dans un prochain article, mais elle n’est pas la dernière.

La séparation d’un couple bouscule et bouleverse l’ensemble du système familial et l’entourage.

Ces périodes sont vives émotionnellement : stress, culpabilité, rancune, colère, déception, tristesse, injustice, soulagement…et les enfants font bien entendu face à tous ceux-ci, à leur niveau, avec leurs moyens, leurs capacités et les mots éventuels pour les accompagner.

Les conseils et les avis extérieurs ne manquent pas. Vous entendez des tas de choses et vous avez du mal à faire le tri, étant affecté.

Conseil n°1 :

Gardez en tête VOS VALEURS et celles que vous souhaitez TRANSMETTRE.

Faîtes preuve au maximum de respect envers votre ex…

Ça paraît basique mais s’interroger sur ce que vous attendez AU MINIMUM l’un de l’autre permet de poser des bases saines.

Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Par exemple se saluer, dire merci…

Bien sûr, je ne vous dis pas de faire table rase de votre passé conjugal, ni de devenir les meilleurs amis mais simplement de penser cette relation comme nouvelle et de la traiter comme telle : avec du savoir vivre.

Parce que vos enfants auront bien du mal à se montrer polis, respectueux (…) si vous-même ; son premier modèle d’identification ; n’en faîtes pas preuve !

Conseil n°2 :

Essayez le plus possible de trouver ENSEMBLE des terrains d’entente sur les sujets principaux à savoir :

  • Le lieu de vie de l’un et de l’autre (la distance entre les deux domiciles, lieu de scolarisation des enfants…)

  • L’organisation de la résidence des enfants : vous entendre sur un calendrier des enfants et pourquoi ne pas créer un calendrier partagé ?! Plusieurs outils gratuits le permettent !

  • La routine des enfants : le sommeil, l’alimentation, les écrans, les interdits, la communication parent-enfant… vous fonctionniez d’une certaine façon ensemble et l’idée est de trouver des règles communes pour que les enfants s’y retrouvent

  • La communication parentale : ses modalités (téléphone, sms, mail, rencontre mensuelle) et les sujets à aborder (scolarité, santé, loisirs, argent de poche le cas échéant, photo des enfants…)

  • La partie financière (pas la plus facile !) : répartition des achats, achat de vêtements, santé et hygiène (coiffeur…), budget approximatif pour les cadeaux …

  • La communication avec la famille élargie : VOTRE ex belle-famille reste la famille de VOS enfants !

  • La question des anniversaires (et oui UNE date mais DEUX parents), des fêtes de fin d’année, des vacances

  • Les éventuels nouveaux conjoints (épineux celui-ci également)

Une fois que vous vous êtes entendus, n’hésitez pas à écrire avec l’aide d’une trame de convention parentale vos accords et à la transmettre au Juge des Affaires Familiales.

Elle sera la preuve d’un accord moral entre vous et une fois homologuée par le dit Juge, elle fera foi en cas de désaccord.

C’est une protection des intérêts des uns et des autres et une SÉCURITÉ pour tous !

Comme le dit le proverbe, les paroles s’envolent, les écrits restent. Il est en effet plus facile de rédiger cette convention lorsque des accords sont trouvés avec une certaine sérénité qu’au moment d’un éventuel conflit !

Ceci n’empêche pas des aménagements, des arrangements, des changements mais ça reste une base de discussion.

Conseil n°3 :

Le plus dur à appliquer : l’ACCEPTATION !

Votre ex fonctionne différemment, n’a pas la même façon de vivre, fait des choix que vous n’approuvez pas…

En même temps, la séparation a des causes et des motifs et tout cela en fait sans doute partie.

Sauf situation de péril ou de mise en danger de vos enfants, même si c’est difficile, RETENEZ vous d’interférer, de vérifier, de donner votre avis, de juger telle ou telle chose.

C’est loin d’être évident là encore, mais votre ex n’est plus un enfant et lui faire confiance a minima c’est lui permettre de prendre ses responsabilités et surtout de ne pas passer votre vie à être dans le stress, l’appréhension. C’est une façon de prendre soin de soi.

Les écueils et pièges à éviter

Les pièges ce sont des dangers cachés. Des dangers pour qui me direz-vous peut-être ?!

Je vous réponds que ce sont des dangers cachés pour le développement de vos enfants et la relation entre VOUS et EUX.

Piège n°1 :

Demander l’avis des enfants ou les associer aux décisions

Souvent, pensant bien faire, les parents associent leurs enfants aux décisions.

Ils argumentent, à juste titre, en disant qu’ils sont les premiers concernés.

Ok ok ils sont les premiers concernés mais ont-ils décidé cette séparation ?!

Demander à un enfant son avis c’est comme lui donner un pouvoir de décision qui le dépasse et l’insécurise.

« Tu préfères vivre la moitié du temps chez papa et l’autre moitié chez maman ? »

« Tu serais d’accord de changer d’école ? »

« Si tu vis avec maman, tu devras partager ta chambre, ça t’irait ? »

Piège n°2 :

Dire la vérité aux enfants

Là encore, sous couvert de transparence, les parents en disent parfois trop.

Il est vrai que les questions des enfants (et des proches) ne manquent pas pour essayer de comprendre la séparation, d’avoir des raisons claires. Ces questions ont un but commun : DONNER DU SENS !

Vos enfants vivent la séparation comme l’effondrement de leur monde et une remise en cause de tout ce qui les entoure ou presque. Plus rien n’est certain, n’est sûr !

Cependant, pensez-vous honnêtement que votre enfant sache que : « Maman a trompé papa » ou que « Papa ne désirait pas d’enfant » (…) va l’apaiser, le sécuriser, l’aider à redonner du sens ?

Il n’est pas toujours pertinent de divulguer aux enfants qui est à l’origine de la séparation et encore moins les motifs…

En tout état de cause, si vous le faîtes, essayez de vous poser et de vous demander « à quoi ça va lui servir ? »

Piège n°3 :

Ne faîtes pas de vos enfants des messagers ou des témoins de vos disputes.

La tentation peut être grande quand on ne supporte plus son ex, que la colère et la douleur sont très fortes de dire à son enfant :

« Tiens, tu diras à ton père que je passerai te chercher un peu plus tôt que prévu »,

ou alors

« Vous pourrez dire à votre mère que je suis pas d’accord pour payer un manteau à ce prix là » …

Des exemples comme ceux-là j’en ai des tas !!

De nouveau, je me répète tous ces parents ne pensaient pas à mal. Ils souffraient, étaient en colère. Ils pensaient que ne pas communiquer était préférable plutôt que de balancer des horreurs devant les enfants…

Sauf que celui qui détient l’information, le message a du pouvoir. Il ne s’agit pas de diaboliser l’utilisation de ce pouvoir par les enfants mais que les adultes trouvent leur moyen de communiquer.

S’ils n’y parviennent pas, des professionnels peuvent les y aider pour trouver des accords, verbaliser leurs ressentis dans le respect de chacun…

En conclusion :

LE TEMPS est votre allié et celui de votre famille ! Autant pour le deuil qu’une séparation représente pour tout à chacun que pour apaiser les conflits, alors prenez du temps de la réflexion avant de passer à l’action.

Si vous souhaitez aller plus loin et évoquer VOTRE situation personnelle, n’hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements sur mes accompagnements.

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Comment j’accompagne les parents et les familles ?